Quelles sont les caractéristiques de l’apprenant à distance ?

Un apprenant à distance n’est pas un apprenant en salle. La formation présentielle ne demande pas les mêmes prérequis et capacités aux apprenants.

Consciente que chaque apprenant est différent, je vous partage mes réflexions sur l’apprenant à distance sous trois angles : 

  • Son autonomie
  • Sa confiance
  • Sa motivation

L’autonomie de l’apprenant

La formation à distance libère l’apprenant des contraintes d’espace et de temps. L’apprenant à distance a le contrôle pédagogique par lequel il peut faire des choix quant :

– au déroulement de l’apprentissage, 

– son rythme, 

– ses échéanciers, 

– les ressources consultées 

– les modes d’évaluation, 

mais il possède également un contrôle psychologique lui permettant d’opérer des choix quant aux finalités de son apprentissage, c’est à dire la décision de participer ou non, de déterminer la pertinence des objectifs poursuivis et d’évaluer les raisons que l’on a de les poursuivre. 

De ce point de vue, l’autoformation peut être perçue comme un avantage de l’apprentissage. Cependant, cette capacité n’est pas simple à maîtriser pour tous les apprenants. En effet, l’autonomie exige de la discipline, de la détermination et de la persévérance pour réussir dans son apprentissage.

C’est la raison pour laquelle l’un de mes objectifs est de rendre l’apprenant acteur et auteur de son apprentissage.

Il faut par contre faire attention à la solitude de l’apprenant lorsque le niveau d’autonomie n’est pas dosé correctement. Le sentiment d’isolement peut augmenter le stress. Les NTIC doivent proposer des solutions pour éviter cette situation.

La confiance de l’apprenant

Un apprenant confiant est davantage impliqué dans sa formation que lorsqu’il ne l’est pas. En dehors de sa propre confiance en sa capacité à réussir la formation, il doit être rassuré quant au sérieux de sa formation. Cela passera par des avis, la reconnaissance de la formation mais aussi l’expérience même vécue au sein de la formation. C’est pourquoi l’accompagnement à toute sa place dans une formation à distance. Le tuteur est présent pour le soutenir et l’accompagner dans son apprentissage. Aussi, il y a une réelle nécessité d’établir une cohérence entre le contenu fourni et les connaissances du tuteur, raison pour laquelle le tuteur doit avoir de l’expérience sur le sujet. Le tuteur pourra ainsi aider l’apprenant s’il a des questions sur son application.

Voici différents types de besoins à prendre en compte à travers l’ingénierie d’accompagnement pour renforcer la confiance de l’apprenant :

compréhension de l’environnement d’apprentissage (tutoriel, accompagnement)

ordre informatif (administratif, mise en place du contrat pédagogique)

cognitif (contenu)

méthodologique

motivationnel (lutte contre l’abandon, encourager et féliciter, renforcer la motivation intrinsèque)

socio-affectif (développer l’autonomie, rompre l’isolement, faciliter la collaboration)

métacognitif (faciliter la planification, aider à évaluer les stratégies d’apprentissage)

La motivation de l’apprenant

Souvent, la motivation va passer par:

– une forte communication en amont

– l’évaluation de la motivation au début

– le suivi par les tuteurs pour créer ou maintenir leur persévérance

L’apprenant doit avoir des enjeux pour suivre sa formation et le tuteur, comme l’équipe pédagogique doit l’aider à les trouver.

Pour cela, il est possible de créer une questionnaire de motivation. Ce questionnaire doit donc axer sur différentes dispositions. Le processus de motivation se construit en entrée avec un ensemble de motifs, intrinsèques et extrinsèques, que l’on peut rassembler sous trois types de « dispositions » principales :

1) « Les dispositions conatives, qui rassemblent des motifs intrinsèques et extrinsèques relatifs aux buts, projets, valeurs, idées motrices, philosophie personnelle, projet de vie de l’apprenant, et position actuelle par rapport au but à atteindre, la vision et les représentations du futur etc…

2) Les dispositions affectives ou émotions, motifs intrinsèques et extrinsèques ressentis par l’apprenant au début, pendant et après les apprentissages. (Satisfaction de réussites intermédiaires, résultats d’évaluation, relations amicales nouées avec le groupe d’ apprenants, encouragements du tuteur ou au contraire, insatisfactions personnelles, critiques négatives du tuteur, mauvaise formulation des feedbacks). 

3) Les dispositions cognitives et métacognitives, issues de motifs intrinsèques et extrinsèques, qui rassemblent des aptitudes à l’apprentissage et à la direction de ces apprentissages par l’apprenant lui-même (capacité à organiser soi-même son travail, prérequis cognitifs et disciplinaires, connaissances préalables, niveau et qualité de la structuration de la progression pédagogique, conformité des ressources pédagogiques aux capacités cognitives et habitudes d’apprentissage de l’apprenant, préparation adaptée, compréhension par l’apprenant des objectifs pédagogiques et des modalités d’apprentissage, des comportements cognitifs attendus, perception par l’apprenant des niveaux de difficultés, etc.… ) »

Mais quelles sont les motivations qui poussent chacun à agir ? 

L’évolution humaine s’explique par ce besoin fondamental qui a poussé l’homme dans sa quête de savoir. « Il s’agit d’apprendre pour apprendre et d’améliorer la connaissance dans un processus infini […]. Or, cette connaissance ne prend son sens […] que dans l’élaboration d’un projet qui répond à des aspirations visant l’épanouissement personnel, lequel passe, dans notre société, par une reconnaissance professionnelle assise sur un ensemble de compétences »1.

Les motivations des adultes sont des leviers dans leurs apprentissages, raison pour laquelle il est primordial de les motiver et de les motiver à se motiver tout au long de leur parcours.

Voici 4 besoins identifiés dans le choix de suivre une formation :

  • Besoin d’expression : Au début de la vie, souvent encouragé, il a été réprimé assez vite par l’école, la famille et la société. Il me semble donc nécessaire de rétablir ce droit à l’expression dans le cadre des nouveaux dispositifs de formation afin de le faire vivre et de l’utiliser comme moteur du processus pédagogique.
  • Besoin d’information : Un enfant veut toujours savoir pourquoi les choses sont comme elles sont. Il convient de faire revenir cette curiosité en y ajoutant d’autres questions comme comment, qui, où, quand…
  • Besoin de reconnaissance : à l’origine de l’estime de soi, toute personne souhaite être reconnue pour ce qu’elle fait, être félicitée pour une action, être encouragée à poursuivre. Ceci lui donne en effet la force de poursuivre sur sa lancée et de fournir les efforts nécessaires. Les regroupements prévus dans des formations à distance, ont aussi pour objectif de reconnaître chaque apprenant comme des personnes réelles, uniques et de les inciter à poursuivre.
  • Besoin de progression : la réussite et l’avancée motivent. Il faut donc indiquer clairement la progression des échelons pour que l’apprenant puisse se situer et voir vers où il doit aller. Les encouragements tout au long de cette progression faciliteront cette progression.

Bien sûr, d’autres motivations sont également possibles : rémunération, sécurité et maintien d’emploi, conditions de travail plus confortables … (je vous renvoie à la pyramide de Maslow pour creuser le sujet 😉).

Source:

1 « Pourquoi les adultes ont-ils un besoin existentiel d’apprendre ? ». 100 questions pour apprendre et agir : la formation des adultes, Alain LABRUFFE, Editions Afnor. 2005.

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